Une broderie intime (La buena vida)

Mon ami Machuca a connu le succès partout où il a été présenté et a contribué à sortir de l'ombre un cinéma chilien peu actif à l'export (et qui nous a offert depuis Tony Manero, Ilusiones opticas etc.). Andrés Wood, 45 ans, n'en était pas à son coup d'essai avec Machuca mais il est vrai que ni La fiebre del loco ni Historias de futbol n'avaient le potentiel pour toucher un grand public. La buena vida (titre ironique), tourné en 2008, est profondément chilien et, en même temps, possède un caractère universel. C'est le propre du cinéma choral ou polyphonique dont les protagonistes vivent ici à Santiago, mais qui pourraient tout aussi bien habiter New York, Paris ou Tokyo. Il n'y a rien d'exceptionnel dans cette évocation de quatre destinées distinctes mais Andrés Wood a le mérite de trouver le ton juste, la distance nécessaire, pour capter ce qui fait l'essence des existences urbaines. Sensibilité et mélancolie s'exhalent de ces histoires d'aujourd'hui, celles de personnages confrontés à la vieillesse, aux tourments de l'amour, aux espoirs professionnels déçus, à la précarité. Moins immédiatement enthousiasmant que Machuca, La buena vida tisse sur la durée une broderie intime qui touche insensiblement, sans compromissions.




17/03/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres