Une tragédie Gray
Une histoire de gangsters, encore ? De nationalité russe, à nouveau ? Après Scott et Cronenberg, au tour de James Gray de se frotter à un genre qui semble inépuisable. Seulement, le cinéaste a son style à lui, plus proche de la tragédie grecque que de Scarface. Dans La nuit nous appartient, on on y chuchote plus qu'on ne crie et la sobriété y est de mise au risque d'en devenir anodin. Gray a l'intelligence de faire évoluer son film de la flamboyance des boîtes de nuit latinos à l'atmosphère miteuse des commisariats de police. C'est que sa tonalité, en parallèle se fait de plus en plus sombre jusqu'à son implacable dénouement. Les amateurs de spectaculaire en seront pour leurs frais, les autres apprécieront la linéarité splendide de cette tragédie Gray.