Vacheries dans un jardin anglais (Un mariage de rêve)

Un régal pour les yeux, du nanan pour les oreilles. Et ce bonheur ineffable d'entendre des vacheries dans un jardin anglais. Un mariage de rêve doit presque tout à l'esprit caustique et frondeur de Noel Coward, ce dramaturge (mort en 1973) doué pour épingler la haute société britannique confite dans des préjugés et des croyances d'une autre époque. Le film n'est pourtant pas tout à fait à la hauteur des espérances pour cause de surenchère permanente dans la mise en scène des situations. L'opposition entre cette jeune américaine, indépendante et frivole, et sa nouvelle famille britannique, définitivement hors du temps, est tellement évidente qu'il eût fallu un peu de doigté au réalisateur pour éviter la caricature. Stephan Elliott s'est dit, lui, qu'il était aisé de tirer sur une ambulance alors allons-y gaiement dans le jeu de massacre. La charge devient vite excessive et certains personnages apparaissent comme des clichés sur deux jambes (à commencer par celui de Kristin Scott Thomas). L'art de la nuance, Elliott ne connait manifestement pas, et le seul caractère qui échappe à cette entreprise globalement outrancière est celui de Colin Firth dont l'ambigüité et la faiblesse blessée permettent enfin à l'émotion de percer. Joli et spirituel, Un mariage de rêve pêche hélas par overdose de méchanceté facile.



10/05/2009
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