Week-end à Yokohama (Still walking)

Dès qu'un cinéaste japonais décide de traiter de la cellule familiale, avec un subtil talent pour y déceler les failles et les compromis, faut-il pour autant chercher une comparaison avec le maître du genre, Yasujiro Ozu ? Un peu facile et pas forcément juste quand le réalisateur en question se nomme Kore-eda et signe, avec Still walking, une oeuvre superbe et très personnelle, même si l'héritage des anciens demeure en filigrane. Ce week-end à Yokohama, à la mémoire d'un enfant défunt, vaut surtout pour ses dialogues, polis en surface, mais d'une ironie (et d'une drôlerie) étonnante quand ils ne sont pas d'une cruauté à peine déguisée. Cette fascinante plongée à l'intérieur d'une famille japonaise est d'une justesse intégrale, l'amertume le disputant à la nostalgie, dans un conflit de générations et de réécriture d'un passé douloureux, qui divise plus qu'il unit. Kore-eda raconte cela de manière lumineuse et raffinée, s'attardant sur des détails qui disent toute l'acrimonie des rapports humains et familiaux. Le cinéaste s'impose, après Nobody knows, comme un des grands du cinéma japonais d'aujourd'hui.



22/04/2009
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