A la place du père (Abel)
Dans le choix de ses thèmes, le cinéma mexicain
réserve toujours des surprises. Le plus souvent, elle sont bonnes. Abel,
premier long-métrage de l'acteur Diego Luna, ne déroge pas à la règle.
Son gamin, mutique puis qui prend littéralement la place de son père, en
dictant ses quatre volontés à sa famille, est complètement incongru.
D'autant que Luna semble vouloir jouer à fond la carte de la comédie. Du
moins pour un temps, car le film se veut aussi drame, suspense et conte
fantastique, rien que cela. C'est très déstabilisant et, en partie
seulement, satisfaisant. Le mieux est de se laisser embarquer dans ce
récit improbable, même si on n'y croit qu'à moitié, avec ses changements
de rythme et ses rebondissements. La conclusion, en revanche, est
vraiment décevante.