A peine morts (Les limbes)

A 37 ans, Marco Mancassola, auteur d'une poignée de romans (pas encore traduits en français), est considéré comme un des écrivains italiens les plus prometteurs. La lecture de Les limbes -Trois récits visionnaires-, laisse cependant quelque peu perplexe. La faute à la première histoire, volontairement floue, qui semble aller nulle part et se perdre dans des divagations sans queue ni tête. Et ce, alors que le style, à la fois brutal, précis et élégant est plutôt séduisant. Les deux autres récits, respectivement longs de 30 et 45 pages sont autrement plus convaincants. Deux nouvelles où, d'une part, deux amants fraîchement inhumés, et déjà fantômes (forcément), se querellent autour de leurs tombes, et où, d'autre part, un jeune homme, matraqué à mort par la police, regarde le monde d'en haut, incrédule et légèrement surpris de ne plus en faire partie, de ce monde (forcément, encore). Outre leur qualité littéraire évidente, ces nouvelles possèdent un recul (l'auteur a longtemps vécu en dehors de l'Italie) et une lucidité sur la société transalpine assez impressionnants. Du coup, on se dit que ce Mancassola a un talent assez particulier pour évoquer les vivants en invoquant la parole des morts. De quoi intriguer et attendre impatiemment la traduction d'un "vrai" roman, son dernier en date par exemple, au titre alléchant : "La vita erotica dei superuomini".



24/04/2010
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