Arletty (1898-1992)
Arletty, de son vrai nom Léonie Bathiat, est née le 15 mai 1898 à
Courbevoie. Fille d'une lingère et d'un conducteur de tramway,
mannequin chez le couturier Poiret, elle est engagée comme "petite
femme de revue" au théâtre des Capucines. Avec l'arrivée du parlant,
Arletty décide de sauter le pas du cinéma et accepte un petit rôle dans
La douceur d'aimer. Elle tourne alors plusieurs films qui ne resteront
pas dans les mémoires avant de jouer dans Pensions mimosas (Feyder) où
elle rencontre Marcel Carné, alors assistant du metteur en scène. On la
voit trois fois chez Guitry (Faisons un rêve, Désiré, Les perles de la
couronne) avant le célébrissime Hôtel du nord (Carné) et sa scène
"d'atmosphère". Elle enchaîne avec Circonstances atténuantes,
Fric-frac, Le jour se lève (Carné)...C'est pendant l'occupation qu'elle
trouve ses plus beaux rôles : Madame sans gêne, Les visiteurs du soir
(Carné) et surtout Les enfants du paradis (Carné). Débuté en 1943, ce
dernier film ne verra le jour que 2 ans plus tard au moment où Arletty
est en résidence surveillée en raison de sa liaison avec un officier
allemand durant la guerre. Après plusieurs projets de films avortés,
elle ne revient au cinéma qu'en 1949 avec Portrait d'un assassin. En
panne de succès sur les écrans, elle triomphe au théâtre avec Un
tramway nommé désir et La descente d'Orphée. Elle tourne Le grand jeu
(Siodmak), L'air de Paris (Carné), Un drôle de dimanche (Allégret),
Maxime (Verneuil), Le jour le plus long...Elle perd partiellement la
vue à la fin des années 60 et disparaît de la scène et de l'écran. Elle
prête cependant sa voix pour plusieurs documentaires dont un consacré à
Jacques Prévert et un autre à Marcel Carné. En 1971, elle publie La
défense, son autobiographie. Arletty est morte le 23 juillet 1992 à
Paris.