Bienvenue dans l'âge ingrat (Les beaux gosses)
Tout le monde en dit du bien et tout le monde a raison. Oubliez vos préventions contre les teen movies, souvent trop gras ou à l'inverse bien insipides (LOL), et courez voir Les beaux gosses de Riad Sattouf, qui, sans dynamiter le genre, le nettoie du sol au plafond. D'où vient cette réussite, alors que tant de cinéastes se cassent les dents sur ce type de films hyper codifié ? De l'expérience de Sattouf en tant qu'auteur de BD, qui sait dire l'essentiel en deux plans, trois mouvements, sans s'attarder outre mesure. Les clichés (peau grasse, fantasmes adolescents, masturbation compulsive, opposition aux adultes, aliénation de l'école), il les transcende avec volupté via un dialogue décalé (souvent hilarant) et un montage diabolique qui ignore les temps morts. Interprétation al dente des ados et composition délectable des parents ou des profs : ce Bienvenue dans l'âge ingrat, réaliste et poétique à la fois, est la jolie surprise du cinéma français de ce printemps. Film culte en vue....