Derrière le miroir (L'imaginarium du docteur Parnassus)
Que L'imaginarium du docteur Parnassus existe est déjà en soi un miracle, après la mort de son interprète principal Heath Ledger. Que Terry Gilliam après les déceptions successives de Las Vegas parano, Les frères Grimm et Tideland, nous enthousiasme à nouveau, en est un autre. Tout est pourtant loin d'être parfait dans le film, à commencer par son scénario, parfois suspendu dans le vide entre réalité et imaginaire, et souvent confus et maladroit dans son avancée. Qu'importe, derrière le miroir, la magie est bien au rendez-vous et nous emporte sur un tapis volant aux couleurs chatoyantes dans une féérie digne d'Alice au pays des merveilles. Ce conte cruel et adulte pourra servir de nourriture aux exégèses de toutes sortes dans la lutte entre le bien et le mal (chapeau à Tom Waits, inénarrable en Belzébuth dandy). Qu'importe encore, c'est un film qui ne fait pas appel à notre intellect mais à notre capacité de rêver d'autres mondes. La poésie d'un Tim Burton fait parfois un peu défaut à l'imaginarium de Gilliam mais après tout...qu'importe, du moment que l'alcool des songes est assez capiteux pour provoquer l'ivresse.