Compromissions à l'italienne
Le roman italien se porte bien, merci. L'année dernière, Niccola Ammaniti (Comme Dieu le veut) et Sandro Veronesi (Chaos calme) nous ont offert deux véritables chefs d'oeuvre. Au tour d'Andrea de Carlo, auteur de livres aussi brillants que L'apprenti séducteur ou L'instant d'après, d'entrer en scène en 2009 avec Océan de vérités. Première surprise : c'est un thriller, inégal d'ailleurs, car l'auteur a d'autres choses à dire, qui sont plus qu'en filigrane. Vis à vis de la prétendue démocratie italienne, le message est particulièrement clair : ce ne sont que mensonges, manipulations et compromissions. Même chose, en moins virulent, cependant, pour la politique du Vatican, notamment son attitude vis à vis du Sida. Il est toujours difficile de faire passer des messages dans un roman qui se veut aussi un suspense. De Carlo a un peu de mal à maintenir un équilibre entre ses différentes aspirations mais le livre se dévore avec un tel appétit que l'on est bien obligé d'admettre qu'il a réussi son coup. Avec une vraie curiosité pour son prochain ouvrage qui pourrait bien être plus radical.