Dans l'enfer du couple (Les noces rebelles)
Depuis ses débuts remarquables, il y a 10 ans, avec American beauty, Sam Mendes n'avait plus abordé le sujet du couple, inépuisable vivier à histoires. Avec Les noces rebelles, cette fois, la tonalité est résolument du côté de la noirceur et du pessimisme le plus abyssal quant à la possibilité de s'épanouir ensemble. Au premier degré, on pourra y voir une critique acerbe des mirages de l'American way of life des années 50, mais le message est universel. Il y a tellement de violence induite dans ce film que sa vision en est presque insupportable. Et la mise en scène feutrée de Mendes, ses contrechamps habiles sur des personnages périphériques, ne font que renforcer ce sentiment d'enfermement et d'étouffement. A côté d'un di Caprio parfait, Kate Winslet a hérité d'un rôle en or mais encore fallait-il l'habiter et lui donner chair. Elle le fait d'une manière si magistrale (euphémisme) que l'on voit mal qui pourrait lui ravir une certaine statuette, le 22 février prochain.