De la taille d'un pois chiche (Âmes en stock)

Ainsi donc notre âme ressemblerait-elle à un pois chiche ? L'argument du premier long-métrage de Sophie Barthes est pour le moins original -qui n'a pas rêvé un jour de troquer son âme pour une autre, voire de s'en délester définitivement- et laissait espérer le meilleur d'une réalisatrice, française d'origine, nourrie au cinéma de Woody Allen et de Luis Bunuel, période surréaliste. Moyennant quoi, Âmes en stock, pur produit de l'institut Sundance, fait irrésistiblement penser aux films de Jonze, Gondry ou Kaufman, la folie en moins. C'est en effet assez surprenant que Sophie Barthes ait pu tirer un film aussi terne, en dépit de quelques scènes vraiment jouissives, d'un scénario qu'elle pouvait amener, au choix, vers la comédie absurde, le drame psychologique ou pourquoi pas le fantastique humaniste. A vrai dire, Âmes en stock est en peu tout cela à la fois, mais sans étincelle, comme dans un no âme's land cinématographique, trop froid et existentiel. Et qu'en aurait-il été si le personnage principal n'avait pas été joué par le génial Paul Giamatti, dans son propre rôle ? Sa prestation à elle seule vaut le déplacement (il faut le voir interpréter Oncle Vania de Tchekhov, à un moment où il vit sans âme) et laisse finalement le spectateur sur un sentiment mitigé, pas si désagréable, au fond.



06/05/2010
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