Une môme et son chien (Wendy et Lucy)
Une môme et son chien. Soit Wendy et Lucy. La jeune femme perd son compagnon, le nord (c'est sa destination) et ses repères : il n'en faut pas plus pour qu'elle devienne marginale. Pour un peu, on se croirait projeté dans un film de l'époque de la Grande Dépression. L'argument est minimal, Kelly Reichardt, plus qu'une cinéaste prometteuse, en tire le maximum. Tourné avec des moyens très, très réduits, le film réussit à serrer le coeur sans recourir à aucun stratagème mélodramatique. Bon exemple du cinéma indépendant américain, cela reste tout de même un film un peu court, d'une part par sa durée (1 heure 20, génériques compris), d'autre part par son scénario qui reste un tantinet en dedans et qui rappelle sur un mode modeste l'Into the wild de Sean Penn. Crier au chef d'oeuvre semble donc quelque peu abusif.