En excès de vitesse (Retour parmi les hommes)

Onze ans après son premier roman, En l'absence des hommes, Philippe Besson lui donne aujourd'hui une suite, logiquement intitulée Retour parmi les hommes. Dans la première partie du livre, sur une petite centaine de pages, l'auteur raconte l'errance de son héros, Vincent de L'Etoile, sept ans passés entre l'Afrique, le Moyen-Orient, le sud de l'Europe et, enfin l'Amérique. Vincent survit plus qu'il ne vit. Pour oublier son amant mort pendant la guerre et les moments vécus auprès d'un certain Marcel (Proust). De retour en France, toujours aussi taciturne et secret, il rencontre dans un café un jeune homme de 20 ans, qui s'enivre des folles nuits parisiennes et semble avoir le diable au corps. Il s'appelle Raymond (Radiguet). Voilà, ce roman est comme un monologue, une triste évocation d'un garçon au coeur brisé et sans raison de croire en un avenir quelconque. Besson ne s'attarde pas, les phrases sont courtes, les impressions fugitives, la mort et la jeunesse y dansent une sarabande funèbre. L'impression est bizarre, celle de survoler une époque et les états d'âme d'un personnage qui n'est pas (plus) de chair et de sang. Besson écrit vite, il se lit de la même façon. Le roman glisse entre les mains comme de l'eau, on n'en retient qu'un vague sentiment mortifère et un style léché qui ne laisse pas de traces. Un bouquin en excès de vitesse constante qui disparait de l'horizon comme un bolide et se soucie peu de laisser un souvenir dans son sillage. Frustrant.



19/01/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres