Et le valet de pique (La dame de trèfle)

Jérôme Bonnell n'occupe pas (encore) la place qu'il mériterait dans le paysage cinématographique français. Il est vrai qu'il n'a que 32 ans et que ses trois premiers films (Le chignon d'Olga, Les yeux clairs et J'attends quelqu'un) n'ont hélas pas drainé les foules. Son cinéma, délicat et cassable, est plus de l'ordre du chuchotement que du cri. C'est ce qui en fait le prix et, malgré son intrigue de polar, La dame de trèfle ne change pas la donne. Au contraire, cette nouvelle dramatisation, avec ses ambiances nocturnes et les paysages plats de Beauce, renforce l'impact psychologique d'un film dont le vrai sujet est la relation très trouble entre un frère et une soeur. Il y a tout au long de La dame de trèfle comme une inquiétude sourde qui tient le film par les pieds et l'empêche de vaciller (pour en revenir au côté fragile des oeuvres précédentes de Bonnell). Le cinéaste est aussi un excellent directeur d'acteurs, dont on peut quasiment sentir les palpitations de coeur. Plus qu'à Florence Loiret Caille, parfois à la limite, les éloges devraient pleuvoir sur Malik Zidi (le valet de pique ?), dont le jeu subtil passe davantage par le regard que par les mots. Si on veut bien lui donner des rôles à sa mesure, il peut monter très haut, ce garçon.



13/01/2010
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