Fausses valeurs et hypocrisie (Tamara Drewe)

Illustrateur plutôt qu'auteur ? Stephen Frears, l'humilité faite homme, ne s'offusquerait pas qu'on le qualifie ainsi. D'autant que cela ne retire rien à son talent et à sa capacité de s'immerger dans des univers aussi différents que The Queen, Chéri et Tamara Drewe, pour ne parler que de ses trois derniers films. Dans le comique de situation, Frears démontre une fois de plus qu'il est très à l'aise avec l'adaptation de Tamara Drewe, roman graphique à l''origine. Cette chronique d'un petit village du Dorset est réjouissante pour sa galerie de portraits (ah, cette résidence d'écrivains, décrite avec malice, elle est digne d'un David Lodge) que le jeu volontairement appuyé des acteurs rend caricaturale (c'est le but). Le film est linéaire, d'une psychologie un peu sommaire, mais qu'importe, Frears tient bien la note et la sardonique fable s'épanouit sous des yeux bovins (la vache, cette scène de charge, digne d'un western, restera dans les mémoires) et sans temps mort. A la réflexion, sous des dehors légers, Tamara Drewe en dit long sur l'air du temps, saturée de faux semblants et d'hypocrisie : presse people, rock stars, best sellers, chirurgie esthétique ..., toutes ces valeurs tellement "cheap" qui contaminent notre époque.



26/07/2010
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