Chaude, la banlieue !
La filmographie de Dupeyron se situe résolument hors des sentiers battus du cinéma français : de Drôle d'endroit pour une rencontre (début tonitruant) à Inguélézi (film quasi expérimental) en passant par La chambre des officiers, Monsieur Ibrahim, La machine etc. Un véritable auteur donc, plutôt inégal, qui donne dans Aide-toi, le ciel t'aidera, une vision inattendue des "cités" avec ce conte africain malicieux et généreux que n'aurait pas renié un Risi ou un Scola de la grande époque. Non que Dupeyron esquive les problèmes des banlieues mais il les replace dans une quotidienneté, aussi éloignée que faire se peut des clichés qu'on lui accole volontiers, tout en revendiquant une certaine subjectivité et un optimisme farouche. Evoquant la canicule de 2003 et, au passage, la solitude des personnes âgées (prodigieux Claude Rich), le film prouve que les banlieues peuvent être chaudes, dans une autre acception du terme.