Feel pretty good movie (Les joies de la famille)
Nom d'un petit bonhomme, le scénario de Les joies de la famille (Patrik 1,5 en V.O) a de quoi faire frémir. Soit un couple gay qui emménage dans une banlieue cossue ; soit un adolescent délinquant irrécupérable (et homophobe) ; soit la rencontre entre ces personnages. La réalisatrice suédoise Ella Lemhagen ne contourne pas les clichés, elle s'en joue avec malice. D'abord par le biais de la comédie, assez facile, puis, finement, dans l'émotion et la tendresse, mais pas guimauve, enfin juste un peu pour nos coeurs de midinettes. Ce n'est en rien un film militant, certes, mais le traitement normal de ce couple (hétéro ou homo, cela revient au même) et surtout la pseudo-tolérance des banlieusards bobos, n'est pas anodin. Le vert des pelouses est éclatant, le ciel bleu est céruléen : bienvenue dans un monde parfait, ironise la réalisatrice qui épingle avec une cruauté décapante, bien que subtile, les travers d'une société bien pensante. Il y a bien plusieurs lectures possibles de ce film, moins simple qu'il n'y parait. Et si, à la fin de la projection, les yeux piquent quelque peu c'est que ce "Feel pretty good movie" est aussi une oeuvre tendre comme une caresse (mais pas dans le sens du poil).