Gloire et déchéance d'Angel



Moi, j'aime Ozon, parce qu'il ose tout justement et qu'il n'a pas peur de se frotter à des genres cinématographiques usés jusqu'à la corde voire désuets. Qu'est ce que raconte Angel si ce n'est la gloire et la déchéance d'une petite anglaise rustique rêvant de gloire littéraire et de grand amour au début du XXème siècle ? Ozon applique srupuleusement les règles du mélo façon Hollywood années 50, c'est à dire flamboyant mais surtout douloureux. Le premier degré est donc bel et bien assumé mais il y plusieurs strates dans le film d'Ozon, des signaux qui indiquent que le cinéaste n'est dupe de rien et que son regard acéré indique d'autres voies que le spectateur est libre ou non d'emprunter. La vie rêvée d'Angel est de fait l'histoire d'une fille trop intelligente pour ne pas être monstrueuse, trop égoïste pour ne pas être suicidaire. Angel est un film vertigineux tant il ouvre de portes sur ce qu'est le sens de la vie, surtout quand elle est vêcue avec cette intensité. Au royaume du mélo, les héroïnes déchues sont d'autant plus magnifiques que leur rêve est démesuré. A ce titre, Angel mérite de retrouver dans un panthéon maudit les somptueuses femmes fanées de l'immense Douglas Sirk.


23/03/2007
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