Il badine avec l'amour (Les amours imaginaires)

Non, Xavier Dolan, le surdoué québécois, n'est pas l'homme d'un seul film, ce que l'on redoutait après l'autobiographique, narcissique et (souvent) agaçant J'ai tué ma mère. Son deuxième long-métrage est épatant, même s'il indisposera nombre de spectateurs. En vrac, pourquoi faut-il aimer Les amours imaginaires ? Pour sa stylisation extrême, pour ses fulgurances de montage qui cachent la minceur de son scénario, pour son humour irrésistible (les témoignages face caméra d'anonymes racontant leurs déboires amoureux dans un "dialecte" joual jouissif).
Son thème, c'est l'amour, et rien d'autre, celui simultané de deux amis (garçon et fille) pour un Adonis mystérieux. Un sujet léger traité de façon conceptuelle, avec ses répétitions narratives, ses leitmotive musicaux (d'Indochine à Wagner, en passant par une version italienne de Bang Bang à tomber), ses cadrages sidérants, ses ralentis sublimes et irritants, son interprétation démente (Monia Chokri est incroyable).
Xavier Dolan filme en toute liberté, pique ses références tous azimuts : Almodovar, Wong Kar-wai, la comédie italienne, la nouvelle vague française ..., et se crée son propre univers, pop et acidulé. Un Musset du nouveau millénaire ? Si l'on veut. En tous cas, un garçon qui badine avec l'amour et qui nous ravit avec ses confessions d'un enfant du siècle. Romantique et lyrique.



29/09/2010
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