Ils s'e-mail d'amour tendre (Quand souffle le vent du nord)
"Ecrire, c'est embrasser avec l'esprit".
Etes-vous romantique, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ? C'est important parce que cela conditionnera votre rapport à Quand souffle le vent du nord.
Une femme, un homme, un échange qui commence par hasard, qui se poursuit sur le mode de la curiosité, avant que les lois de l'attraction ne se manifestent. C'est banal, c'est une histoire vieille comme le monde, non ? Elle a déjà été déclinée sur le mode épistolaire, dans le passé, et le cinéma a adopté aussi cette forme (souvenez-vous du merveilleux The Shop around the Corner de Lubitsch).
Dans son roman, uniquement composé de mails, l'autrichien Daniel Glattauer ne fait qu'utiliser des recettes bien connues, reste à savoir s'il est un bon cuisinier.
Sachant que ce livre m'a happé durant durant deux soirées et que Leo et Emmi sont encore dans mon esprit à l'heure qu'il est, je réponds oui, oui, oui ...
Comment un tel récit peut-il avoir une quelconque valeur littéraire ? Merci pour la question mais je n'ai pas la réponse. Ou alors, d'accord, Glattauer fait davantage montre de qualités de conteur que d'écrivain. On peut dire ça.
Le récit fonctionne selon trois principes simples : 1. La montée en puissance. 2. La douche écossaise. 3. Le suspense
1. Comment nait un sentiment ? Ici, il se nourrit de mots et de nuits blanches où ne compte plus que l'autre, un(e) inconnu(e) qui se révèle peu à peu. Le dialogue devient amoureux, fatalement, quand l'un et l'autre s'aperçoivent qu'ils partagent beaucoup de choses.
2. Un coup, ils sont sur la même longueur d'ondes, un coup ils se fâchent pour des broutilles. Querelles d'amoureux. Et un jeu dangereux, en fin de compte. Dans l'ombre, l'écrivain tire les ficelles. Avec quelle virtuosité, de façon à nous faire aimer, puis détester, puis re-aimer Leo et Emmi.
3. Vont-ils oui ou non se rencontrer ? Ca tergiverse, ça hésite ... jusqu'à la toute dernière page (terrible, la conclusion). Suspense amoureux, polar sentimental. Insoutenable, la tension. Et excitante pour l'esprit.
Après coup, on se dit : une webcam, des coups de fil et l'argument du livre tomberait à plat. Oui, mais non. Il faut entrer dans la tête de Leo et Emmi pour comprendre que cette relation ne se conçoit qu'au travers des mots. C'est incroyable comme ils peuvent être puissants, dévastateurs, séducteurs, érotiques (évidemment).
Quand souffle le vent du nord est une tornade amoureuse. Je ne m'en suis pas encore remis mais je comprends qu'on puisse ne pas être touché. En tant que lecteur, tout cela a aussi à voir avec sa propre histoire. Avec son intimité. Ainsi, s'établiront, ou pas, des connexions avec Leo et Emmi. Et si oui, cela dépasse largement le cadre de la littérature.
PS : Les lecteurs allemands ont demandé une suite à Glattauer. Qui est parue. Ce n'est peut-être pas une bonne idée mais je bous d'impatience en attendant la traduction.
Etes-vous romantique, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ? C'est important parce que cela conditionnera votre rapport à Quand souffle le vent du nord.
Une femme, un homme, un échange qui commence par hasard, qui se poursuit sur le mode de la curiosité, avant que les lois de l'attraction ne se manifestent. C'est banal, c'est une histoire vieille comme le monde, non ? Elle a déjà été déclinée sur le mode épistolaire, dans le passé, et le cinéma a adopté aussi cette forme (souvenez-vous du merveilleux The Shop around the Corner de Lubitsch).
Dans son roman, uniquement composé de mails, l'autrichien Daniel Glattauer ne fait qu'utiliser des recettes bien connues, reste à savoir s'il est un bon cuisinier.
Sachant que ce livre m'a happé durant durant deux soirées et que Leo et Emmi sont encore dans mon esprit à l'heure qu'il est, je réponds oui, oui, oui ...
Comment un tel récit peut-il avoir une quelconque valeur littéraire ? Merci pour la question mais je n'ai pas la réponse. Ou alors, d'accord, Glattauer fait davantage montre de qualités de conteur que d'écrivain. On peut dire ça.
Le récit fonctionne selon trois principes simples : 1. La montée en puissance. 2. La douche écossaise. 3. Le suspense
1. Comment nait un sentiment ? Ici, il se nourrit de mots et de nuits blanches où ne compte plus que l'autre, un(e) inconnu(e) qui se révèle peu à peu. Le dialogue devient amoureux, fatalement, quand l'un et l'autre s'aperçoivent qu'ils partagent beaucoup de choses.
2. Un coup, ils sont sur la même longueur d'ondes, un coup ils se fâchent pour des broutilles. Querelles d'amoureux. Et un jeu dangereux, en fin de compte. Dans l'ombre, l'écrivain tire les ficelles. Avec quelle virtuosité, de façon à nous faire aimer, puis détester, puis re-aimer Leo et Emmi.
3. Vont-ils oui ou non se rencontrer ? Ca tergiverse, ça hésite ... jusqu'à la toute dernière page (terrible, la conclusion). Suspense amoureux, polar sentimental. Insoutenable, la tension. Et excitante pour l'esprit.
Après coup, on se dit : une webcam, des coups de fil et l'argument du livre tomberait à plat. Oui, mais non. Il faut entrer dans la tête de Leo et Emmi pour comprendre que cette relation ne se conçoit qu'au travers des mots. C'est incroyable comme ils peuvent être puissants, dévastateurs, séducteurs, érotiques (évidemment).
Quand souffle le vent du nord est une tornade amoureuse. Je ne m'en suis pas encore remis mais je comprends qu'on puisse ne pas être touché. En tant que lecteur, tout cela a aussi à voir avec sa propre histoire. Avec son intimité. Ainsi, s'établiront, ou pas, des connexions avec Leo et Emmi. Et si oui, cela dépasse largement le cadre de la littérature.
PS : Les lecteurs allemands ont demandé une suite à Glattauer. Qui est parue. Ce n'est peut-être pas une bonne idée mais je bous d'impatience en attendant la traduction.