L'automne d'une cocotte (Chéri)

Chéri est avant tout remarquable pour le velouté de son image, la précision et l'élégance de sa mise en scène, la somptueuse reconstitution d'une époque que l'on qualifie de belle. C'est déjà beaucoup, et l'interprétation mélancolique de Pfeiffer en cocotte à l'automne de sa vie est plus que parfaite. Seulement, quand on chérit Frears depuis ses débuts, et qu'on se souvient avec bonheur de ses magnifiques Liaisons dangereuses, il est difficile de ne pas évoquer une légère déception pour cette adaptation un peu trop sage de Colette. Les meilleurs moments, ce n'est pas un hasard, sont ceux où l'ironie amusée du cinéaste s'exprime : dans les affrontements grandioses entre Pfeiffer et Kathy Bates (énorme) et par le truchement de la voix off, qui sème un grain de cynisme délicieusement British. L'aspect romanesque du film, lui, est nettement moins convaincant et il y flotte comme un air de déjà vu. L'oeuvre est plus qu'estimable, pas sûr qu'elle reste comme un des fleurons de la riche filmographie de Frears.




08/04/2009
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