Roman photos sublimé (Etreintes brisées)

Pas tout à fait le même mais pas vraiment un autre. L'Almodovar nouveau, sans marquer un changement radical de style, a une saveur inédite bien que les ingrédients soient identiques à Parle avec elle ou Volver que Etreintes brisées, malgré ses (grandes) qualités, ne parvient pas tout à fait à égaler. Le scénario est ce qu'il est : un roman photos que la caméra du cinéaste sublime et dont la construction, façon puzzle reconstitué, rend attrayant. C'est comme si Almodovar avait jeté en vrac tout ce qui fait son cinéma depuis une dizaine d'années avec l'envie, au passage, de crier son amour du cinéma avec des références explicites à Rossellini, Lang, Sirk, Malle, Ray, Powell etc. C'est un film sur le regard, et pas seulement parce que le personnage principal est aveugle et réalisateur. La plupart des scènes sont mises en abyme et soumises à un oeil étranger, d'une caméra, d'un espion jaloux...Orchestré de main de maître, le scénario de télé novela d'Almodovar est un jeu de miroirs à l'infini qui laisse à penser que le film doit être vu et revu pour en saisir toutes les nuances. Mais c'est par la direction d'acteurs que le réalisateur espagnol subjugue, une fois de plus ; Penélope Cruz est admirable mais pas davantage que ses petits camarades tous remarquables dans des rôles souvent mélodramatiques. Alors, ce n'est peut être pas un très grand Almodovar mais c'est un très bon film. On ne va tout de même pas lui demander un chef d'oeuvre à chaque sortie !



21/05/2009
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