L'enfant de Pointe-Noire (Demain j'aurai vingt ans)

Changement de registre pour Alain Mabanckou avec son nouveau roman : Demain j'aurai vingt ans. Mais modéré, hein, que les fans se rassurent, l'auteur de Verre cassé, Mémoires de porc-épic ou Black bazar n'a toujours pas sa langue dans sa poche et son style, toujours imagé, rebondit comme une balle de ping pong dans des figures cocasses à l'irrésistible saveur. Simplement, le genre est neuf pour lui, celui du roman à hauteur d'enfant, auto-biographique forcément, du coté de Pointe- Noire, au sud du Congo sur la façade atlantique. Michel, le jeune narrateur, alter ego de Mabanckou, découvre littéralement le monde en ces années 70. Le petit monde qui l'entoure, avec ses personnages hauts en couleur et le grand combat entre le capitalisme et le communisme (l'injure suprême étant de traiter son ennemi "d'opium du peuple") et le vaste monde, à travers la radio, et les nouvelles qui traversent les ondes : l'exil du Shah, les diamants de Giscard, la saga de Mesrine ...
Et puis bon, il y a les filles, continent à explorer. La tendresse est le sentiment qui irrigue le livre mais attention, sans mièvrerie, avec juste une naïveté désarmante qui cache une ironie mordante. Demain j'aurai vingt ans est le roman le plus "gentil" de Mabanckou, dépourvu de noirceur (quoique) et de cynisme. On a déjà lu ailleurs de tels souvenirs de jeunesse, Mabanckou ne prétend pas révolutionner le genre et c'est cette modestie, alliée à cette langue fluide et revigorante, qui donne tout son intérêt à un livre au doux parfum d'enfance.



09/08/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres