L'héritage allemand (Six mois, six jours)
Six mois, six jours est le roman le plus ambitieux de Karine Tuil. Une plongée dans l'Allemagne des grands industriels, l'histoire d'une dynastie au passé trouble, marquée par la collaboration avec le régime nazi. Karine Tuil n'a pas connu cette période, elle a le droit, en tant que romancière, de s'attaquer à un tel sujet, mais on est troublé par le côté lapidaire et rapide de ce livre qui se présente sous la forme d'une auto-fiction.
Le style est alerte et ne s'embarrasse pas de circonvolutions : droit au but, tel est le leitmotiv de Karine Tuil, qui aborde son sujet avec la légèreté d'un Panzer. C'est le fond qui pose problème. Tout commence avec l'escapade érotique d'une des femmes les plus puissantes d'Allemagne et le chantage, puis le scandale qui s'ensuit. Du coup, c'est l'attitude de sa famille durant la guerre qui remonte à la surface. Une lignée d'industriels aux relations sans équivoque avec le 3ème Reich.
C'est déjà beaucoup, mais la romancière en profite pour faire le portrait de Magda Goebbels et évoque le père adoptif, juif, de la susdite. Ce qui nous vaut trente dernières pages complètement déconnectées de la matière première du livre. Karine Tuil part d'un fait divers pour remonter à la deuxième guerre mondiale, jusqu'aux camps de concentration. Malgré une langue frénétique, Tuil nous entraîne vers des thèmes qui semblent la dépasser, sur lesquels on ne peut écrire à la légère.
Difficile de suivre l'auteure jusqu'au bout de son propos. Elle est plus à l'aise pour décrire les petites histoires que pour s'attaquer à la Grande. La dernière partie de son roman semble complètement à côté, qui plus est bâclée et réductrice. Sur une dissertation, on aurait écrit : "Hors sujet."
Le style est alerte et ne s'embarrasse pas de circonvolutions : droit au but, tel est le leitmotiv de Karine Tuil, qui aborde son sujet avec la légèreté d'un Panzer. C'est le fond qui pose problème. Tout commence avec l'escapade érotique d'une des femmes les plus puissantes d'Allemagne et le chantage, puis le scandale qui s'ensuit. Du coup, c'est l'attitude de sa famille durant la guerre qui remonte à la surface. Une lignée d'industriels aux relations sans équivoque avec le 3ème Reich.
C'est déjà beaucoup, mais la romancière en profite pour faire le portrait de Magda Goebbels et évoque le père adoptif, juif, de la susdite. Ce qui nous vaut trente dernières pages complètement déconnectées de la matière première du livre. Karine Tuil part d'un fait divers pour remonter à la deuxième guerre mondiale, jusqu'aux camps de concentration. Malgré une langue frénétique, Tuil nous entraîne vers des thèmes qui semblent la dépasser, sur lesquels on ne peut écrire à la légère.
Difficile de suivre l'auteure jusqu'au bout de son propos. Elle est plus à l'aise pour décrire les petites histoires que pour s'attaquer à la Grande. La dernière partie de son roman semble complètement à côté, qui plus est bâclée et réductrice. Sur une dissertation, on aurait écrit : "Hors sujet."