La réussite grâce aux échecs (Joueuse)
C'est une sorte de conte de fées qui se revendique comme tel et qu'il serait malséant de repousser pour quelques invraisemblances de ci, de là. Joueuse surfe sur un thème déjà largement exploré au cinéma, le désir de se réaliser en vivant sa passion, en dépit de tout, et notamment des autres. La réussite par les échecs, pour une femme de ménage, rien de moins ! La mise en scène est fluette mais l'écriture est limpide et, surtout, Sandrine Bonnaire irradie toutes les scènes, jusqu'à devenir prédatrice dans le tournoi final. Kevin Kline joue le mentor au lourd passé avec délectation mais c'est l'environnement social, très présent, qui constitue l'une des forces de ce premier film de Caroline Bottaro, lisible à plusieurs niveaux. Quant aux paysages de Corse, ils ont aussi du talent mais cela n'est pas une découverte. Malgré un scénario somme toute convenu et prévisible, ce film pudique dévoile ses atours sur la longueur, au rythme de l'épanouissement du personnage de Bonnaire. Même si elle est jouée d'avance, la partie est donc loin d'être nulle. Elle se regarde avec une émotion toute simple, venue de la région du coeur.