Le désir et la farine (Happy Few)

Filmer le désir n'est pas une partie de plaisir. Antony Cordier s'y essaie, avec un ton décomplexé qui n'appartient qu'à lui, dans une histoire qui n'est pas qu'une partie carrée qui tourne rond, pas plus qu'un traité moderne sur les vertus roboratives de l'échangisme. Happy Few est un double mixte, que l'on trouvera plus ou moins osé, selon sa propre conception de la morale, qui convaincra ceux qui pensent que l'on peut évoquer les choses graves de façon légère, et inversement. Le film ne s'appesantit pas sur la psychologie des personnages, ceux-ci sont libres de leurs pulsions et emballements, la mise en scène de même. Mille et un détails donnent de l'intérêt à Happy Few : le regard des enfants, la sensualité de la nature ... Quant aux scènes de sexe, elles ne sont pas excessivement crues ni choquantes (beaucoup moins que chez un Joaquim Lafosse, par exemple), et celle de la farine, déjà célèbre, est particulièrement jouissive, à tous points de vue. La qualité de jeu du quatuor Foïs, Bouchez, Duvauchelle, Zem, au diapason, n'est pas pour rien dans la réussite globale de cette célébration du libertinage sans tabous. "Aimez qui vous voulez" proclame l'affiche de Happy Few. Pas mieux.




18/09/2010
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