Le maître du logis
My Father, my Lord est un film d'une exigence rare et qui, bien que d'une durée limitée, est d'une extrême densité. La petite musique lancinante du quotidien dans cette famille israélienne ultra religieuse ne peut s'entendre si l'on n'est pas attentif au moindre frémissement. Le père, figure tutélaire et maître du logis, est terrifiant dans son dogmatisme que rien, semble t-il (on peut aussi en douter) ne saurait mettre en doute. La mère, stoïque et aimante ; l'enfant, à l'écoute mais aussi attiré par le monde extérieur sont les autres figures de ce cercle familial où règne une apparente quiétude. Tout le talent de David Volach est de montrer l'intolérance, non dans sa brutalité mais dans son épouvantable répétition. Si l'on n'est pas sensible à cette petite musique, on peut aussi passer complètement au large de ce film étonnant.