Le marteau et la truelle (Gloss)

Vulgaire, outrancier, Gloss, d'Andreï Konchalovsky mérite amplement ces épithètes. Il peut même les revendiquer puisqu'elles sont à l'image de cette "nouvelle Russie", celle des nantis, s'entend, qu'il décrit sans ménagement. La petite provinciale mal dégrossie qui monte à la capitale avec l'intention de la conquérir, c'est un conte de fées qui fonctionne mal à Moscou, on s'en doutait un peu. A moins d'être prête à tout comme l'héroïne de cette comédie noire et grinçante qui n'épargne ni gens de la mode et de la presse (pathétiques), ni les célèbres oligarques (grotesques). Konchalovsky n'y va pas de main morte, c'est un fait, c'est une charge au bulldozer, on veut bien l'admettre, mais le rythme infernal de Gloss, sa lucidité et son humour féroce font un film dont la vision rend bizarrement euphorique. Le marteau et la truelle qu'emploie le réalisateur ont vraiment des effets surprenants. Le Diable doit s'habiller en lisant la Pravda !



28/02/2009
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