Le printemps du cinéma tchèque (1)

Les années 60 marquent une période incroyablement fertile du cinéma tchèque avec une nouvelle vague qui éclot et aborde tous les sujets, en remettant en question les fondements de la société. Un printemps qui se fracassera sur les événements d'août 68 et le retour à la "normalité" communiste. Certains cinéastes s'exileront (Forman, Passer), d'autres continueront en rusant avec la censure (Chytylova, Menzel), d'autres choisiront de se taire.
L'éditeur Malavida a sorti récemment une jolie collection de grands films représentatifs de l'époque. Avant de les voir cet été (et d'en parler), une petite introduction s'impose. En précisant qu'il faut, avant toute chose, voir les trois premiers films de Milos Forman, soit : L'as de pique (63), Les amours d'une blonde (65), Au feu, les pompiers (67).

Citation:
Le début des années soixante apporte un assouplissement du contrôle politique et marque le début de l'une des plus célèbres époques du film tchèque – la nouvelle vague (appelée ainsi d'après le modèle français).

Son précurseur le plus marquant , puis son principal représentant, est Miloš Forman, qui tourne, en 1963, le premier film tchèque sur le modèle du cinéma-vérité, L'as de pique. Forman a tourné encore deux films, en Tchécoslovaquie (Les amours d'une blonde en 1965 et Au feu, les pompiers en 1967), avant de partir en exil en 1968 aux Etats-Unis (où il a tourné un grand nombre de films remarquables avec son collaborateur de toujours, le caméraman Miroslav Ondříček).

Dans les années soixante, d'autres collaborateurs de Forman ont également tourné leurs œuvres-phare : Ivan Passer – Eclairage intime, 1966 (par la suite, Passer a également émigré et tourné aux Etats-Unis) et Jaroslav Papoušek – Ecce Homo Homolka, 1969. Le noyau de la nouvelle vague est formé de jeunes diplômés de l'Académie des arts cinématographiques comme Jiří Menzel, Věra Chytilová, Jan Němec, et d'autres.

Tous les créateurs ont tenté de profiter du dégel (par exemple le metteur en scène Otakar Vávra, qui avait débuté déjà sous le protectorat, et tourne un film historique sur les procès de sorcières au 17ème siècle Le marteau pour des sorcières, dans lequel on peut lire une condamnation claire des années staliniennes).

Des films intéressants voient le jour, qui portent un regard nouveau, plus complexe, sur la guerre (par exemple Les diamants de la nuit (Démanty noci) du metteur en scène. J. Němec, mais surtout Le commerce sur l'avenue (Obchod na korze) des metteurs en scène Elmar Klos et Ján Kadár et Trains étroitement surveillés de J. Menzel , primé en 1965 et 1966 par l'Oscar du meilleur film étranger), mais aussi sur l'histoire ancienne (par exemple Markéta Lazarová, du metteur en scène František Vláčil ) ou l'histoire récente (L'incinérateur de cadavres - Spalovač mrtvol du metteur en scène Juraj Herz , Tous mes bons compatriotes - Všichni dobří rodáci, de V. Jasný , Alouette, le fil à la patte - Skřivánci na niti, de J. Menzel) et sur les relations actuelles (La plaisanterie de Jaromil Jireš, d'après le roman de Milan Kundera).







17/06/2010
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