Les os plutôt que la chair (Mère Cuba)

Dans Mère Cuba, Wendy Guerra s'attache au portrait de trois femmes : Nadia, son héroïne, est une cubaine qui a mal à sa patrie ; Albis, sa mère, perd la mémoire, comme un symbole d'un pays dont les repères s'estompent peu à peu ; Celia, une figure de la révolution castriste, amie de Fidel et du Che. Ce trio féminin symbolise évidemment un pays en souffrance, où survivre semble être la seule ambition raisonnable. Un livre désenchanté, dont les fractures de narration, tant temporelles que stylistiques, déconcertent et brident l'émotion. Excès de pudeur, peut-être, mais là où Wendy Guerra devrait nous toucher, elle ne fait que frôler d'une aile les sentiments profonds de ses personnages. Le lecteur reste circonspect devant ce roman qui laisse voir les os plutôt que la chair. "Sur le papier, dit Wendy Guerra en interview, la révolution est un hymne au bonheur de tous ; en réalité, elle est truffée de fausses notes." En quelques mots, l'auteure en dit plus (et mieux) que dans les 300 pages d'un livre inutilement déconstruit.



30/09/2009
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