Les sortilèges d'un illusionniste (La symphonie du temps qui passe)
Un roman, La symphonie du temps qui passe ? Un conte, plutôt, dans lequel un homme parle couramment la langue des oiseaux, où une île recueille les bouteilles jetées à la mer, où les habitants d'une ville vieillissent soudain parce que des bouts de ciel tombent sur terre. La traversée d'une partie du siècle par Green, le héros du livre de Mattia Signorini, jeune auteur italien surdoué (dont le péché serait serait de cèder par instant à la facilité), est un récit qu'un Tim Burton pourrait mettre sur écran, humour, fantaisie et service compris. Un gros défaut : sa brièveté. Quelle idée d'arrêter le roman au bout de 180 pages, alors que Green a à peine 30 ans et vient de rencontrer la femme de sa vie ? De trois choses l'une : ou Signorini pense que le bonheur ne donne que des histoires sans intérêt ; ou il a prévu une suite que ne manqueront pas de lui demander ses lecteurs (gros succès en Italie) ; ou il a connu un gros coup de "moins bien" et a décidé de se débarrasser de son histoire. Quoi qu'il en soit, cette mise en bouche donne envie de lire davantage de cet écrivain à peine trentenaire et dont le livre d'alchimiste possède l'étoffe des rêves et la magie des sortilèges. Signorini est juste un illusionniste : vivement qu'il réapparaisse !