Marilyn du Jura (Poupoupidou)
En juin 2006, sortait sur les écrans Avril, le
très joli premier film de Gérald Hustache-Mathieu, illuminé par la
présence de son égérie, la blonde Sophie Quinton. Depuis, plus de
nouvelles du réalisateur et très peu de son actrice. On est donc très
heureux de les retrouver dans Poupoupidou, accompagnés par un Jean-Paul
Rouve remarquable en James Ellroy du pauvre, enquêteur malgré lui dans
les paysages enneigés de Mouthe. Le film possède un ton singulier, rare
dans le cinéma français, qui pourrait être qualifié de décalé si le
terme n'était pas aussi galvaudé. Un peu comme si les frères Coen
étaient venus planter leur caméra dans ce coin frigorifié du Jura.
Sophie Quinton, sorte de Marilyn locale, à laquelle le scénario,
malicieux, prête un destin presque similaire, est l'héroïne décédée du
film qui vient hanter les pas de ce romancier encalminé, incarné par
Rouve. Pas totalement abouti, Poupoupidou manque parfois de rythme, mais
séduit par son atmosphère inquiétante et quelques scènes à la lisière
de l'absurde. Avec un peu plus de prise de risques et de nerf, le film
aurait pu devenir un objet de culte. Il n'est qu'attachant, ce qui est
déjà pas si mal, bien que frustrant.