Moisson de vieux films (Août/5)


Alfredo Alfredo (Pietro Germi, 1972)
Dernier film de Germi (il écrivit ensuite le scénario de Mes chers amis, tourné par Monicelli), et pas le moins drôle. L'histoire, guère originale pourtant, est celle d'un mariage qui tourne à l'aigre, sans solution possible avant la légalisation du divorce en Italie. Dustin Hoffman est parfait (bien que doublé) dans un rôle d'hurluberlu lunaire et lâche, sous la coupe d'une mégère peu apprivoisée (poverina Stefania Sandrelli, si adorable dans la plupart de ses films). Une comédie écrite au cordeau, hilarante et philosophique. Germi, mort en 74, a terminé en beauté.

La kermesse de l'ouest (Paint your Wagon, Joshua Logan, 1969)
Après de bons débuts (Picnic, Bus Stop), Logan n'a cessé de décevoir jusqu'à ce dernier film, si dispendieux qu'il ne rentra jamais dans ses frais. Un western musical, genre un peu incongru, qui permet de voir chanter (mal) Lee Marvin et Clint Eastwood. Dans ce film qui a pour principal défaut d'être bien trop long, Marvin est épatant alors que Eastwood semble absent. Bonheur de voir une Jean Seberg épanouie et rayonnante, loin de son répertoire habituel. Il y a quelques bons moments picaresques et de belles tranches de rigolade qui font trouver le temps un peu moins long.

Les guerriers (Dacii, Sergiu Nicolaescu, 1966)
Premier long-métrage de Sergiu Nicolaescu, cinéaste de films d'action très populaire en Roumanie (il a même été élu sénateur en 1994), et qui tourne toujours. Dacii est une co-production française, ce qui explique qu'il fut distribué chez nous et que plusieurs acteurs hexagonaux font partie du casting, dont une assez convaincante Marie José Nat. Ce péplum retrace la résistance du peuple dace face à l'envahisseur romain, aux temps de l'empereur Domitien (81-96 après J.C). Le roi des daces, Décébale, est un peu en Roumanie l'équivalent de notre Vercingétorix. Un film plutôt sobre et insipide dont les vertus patriotiques ont dû plaire au régime de Bucarest. On reste sur sa faim.

Primavera (E primavera, Renato Castellani, 1949)
Avec ce film, Castellani a voulu s'affranchir du néo-réalisme, alors dominant en Italie, et réaliser un divertissement. De fait, il s'agit d'une sorte d'ancêtre de la comédie de moeurs à l'italienne, avec cette histoire dun bigame toscan, marié à la fois à une sicilienne et à une lombarde. Tout ceci ne manque pas de sève, même si la mise en scène est tout juste correcte. Tous les acteurs étaient amateurs, y compris Elena Varzi, devenue un véritable mythe avec 9 films tournés en tout et pour tout : 8 jusqu'en 1954 (de Santis, Malaparte, Germi ...), avant de se marier avec l'acteur Raf Vallone, puis un en 1999, trois ans avant sa mort.


Le bras en diamant (Brilliantovaya rouka, Leonid Gadai, 1968)
Leonid Gadai (1923-1993) fut le réalisateur de comédies le plus populaire d'Union Soviétique et les DVD de ses films se vendent encore aujourd'hui comme des petits pains en Russie. Le bras en diamant, l'un de ses plus célèbres films fit pas moins de 77 millions d'entrées (!) lors de sa sortie. Le problème est que son humour est visiblement inexportable et les sous-titres ne rendent sans doute pas toute la finesse (?) des dialogues. Toujours est-il que de nombreuses phrases sont devenues des proverbes russes. Pour se faire une idée de la chose, disons que cela ressemble à du Gérard Oury parodiant James Bond, avec des gags façon slapstick, la drôlerie venant certainement du décalage de l'action survoltée dans un contexte quotidien proche du mode de vie soviétique. Sans posséder toutes les clés, cet OVNI se regarde au cinquantième degré entre consternation et fou rire. Une expérience !



31/08/2010
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