Moisson de vieux films (Août/4)


Nightfall (Jacques Tourneur, 1957)
L'intrigue de ce film noir tiendrait sur un ticket de métro. Un type en cavale n'a pas commis le meurtre dont on l'accuse. Et non, il n'a pas non plus les 350.000 dollars que des truands veulent lui faire restituer. Tourneur n'a pas besoin de beaucoup plus pour imposer sa griffe dans ce thriller aux dialogues ouvragés et au ton mélancolique. Pas mal pour un petit film sans sujet, ou presque. Anne Bancroft assure joliment l'indispensable touche féminine.

Les oiseaux, les orphelins et les fous (Vtackovia siroty a blazny, Juraj Jakubisko, 1969)
Jakubisko est Le cinéaste slovaque le plus important de l'histoire, avec une carrière débutée en 1960 qui se poursuit toujours (Bathory, en 2008). Ce film est sans doute le plus connu de son oeuvre, typique du cinéma tchécoslovaque de l'époque, libertaire, contestataire et hédoniste. Il est tentant de le rapprocher du cinéma d'une Chytilova, avec un soupçon de Makavejev en plus, pour le côté érotique. La structure narrative est complètement lâche, sans règles et, du coup, semble aller n'importe où et surtout nulle part. A noter que cette co-production avec la France est marquée par la présence dans l'un des deux rôles principaux du comédien Philippe Avron (mort le 31 juillet dernier).

La ville d'argent (Silver City, Byron Haskin, 1951)
Rares sont les westerns avec un scénario aussi sophistiqué. Rythmé qui plus est, avec bagarres et poursuites à gogo. Haskin n'est pas un très grand réalisateur mais il fait plus qu'assurer ici. Quant à Yvonne de Carlo, soyons clair, ses yeux verts feraient grimper aux rideaux tout coyote digne de ce nom. Très bon film.

Les drakkars (The long ships, Jack Cardiff, 1964)
Un film de vikings dont l'action se passe pour la plus grande partie en pays maure, pourquoi pas ? La quête d'une cloche d'or nous vaut un récit d'aventures trépidant et ne se prenant pas tout à fait au sérieux. Voir, par exemple, la séquence où une escouade de nordiques en rut dévaste un harem. Jack Cardiff, directeur photo à l'origine, a le goût de la belle image et soigne sa mise en scène. Et Widmark, sardonique à souhait, fait un viking délectable au côté d'un Sidney Poitier dont on soulignera jamais assez la finesse de jeu.


Les sept amoureuses (Seven Sweethearts, Frank Borzage, 1942)
Un reporter new yorkais fait un reportage sur la fête des tulipes dans un petit village 100% néerlandais, au fin fond du Michigan, et rencontre 7 soeurs, toutes plus craquantes les unes que les autres. Voila, c'est un Borzage primesautier, une comédie en partie musicale, et en totalité attendrissante. Pas de quoi en faire un fromage mais à déguster sans faire de chichis. Au bonheur de l'Edam, en quelque sorte.



27/08/2010
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