Moisson de vieux films (Janvier/2)


La femme de l'autre (Desire me, George Cukor, 1947).
Non signée par Cukor, qui était mécontent du résultat, cette histoire est pourtant admirablement filmée. Celle d'un prisonnier de guerre qui vole la femme d'un autre soldat tenu pour mort. L'action se passe dans un petit port breton et, pour une fois, le décor n'a rien d'hollywoodien. Le scénario prend des allures de tragédie grecque avec le retour du mari trompé. Greer Garson est magnifique et Mitchum, bien que peu présent à l'écran, a rarement montré une aussi large palette d'expressions.

Un couple (Jean-Pierre Mocky, 1960).
Scandale à la sortie du film, le deuxième de Mocky : le sujet en est l'harmonie sexuelle au sein du couple. Aujourd'hui, ce marivaudage semble plutôt anodin, peu aidé par un scénario paresseux et dispersé. Francis Blanche, dans un second rôle, et quelques perles dans les dialogues (signés Queneau) font passer le temps. Cela reste laborieux dans l'ensemble.

Le flic ricanant (The laughing Policeman, Stuart Rosenberg, 1973).
L'esthétique seventies, rouflaquettes comprises, fait très datée. Cette enquête policière, filmée à la hache, aussi. Evidemment, ça ressemble beaucoup à ce que faisaient Lumet (Serpico), Friedkin ou Frankenheimer dans ces années là. Ca se veut cool, incorrect (limite réac et homophobe, quand même) avec un soupçon de sexe et de violence. Pas désagréable dans l'ensemble parce qu'on ne s'y embarrasse pas de psychologie et que Walter Matthau, en ours mal léché, est impayable.

Les dragueurs (Jean-Pierre Mocky, 1959).
La première réalisation de Mocky et, sans doute, l'un de ses meilleurs. Cynique, amoral, désabusé, dessalé, tout cela mais le scénario (pour une fois) tient la route et la mise en scène se tient. Beaucoup de visages connus à l'écran : Charrier, Aznavour, Dany Robin, Dany Carrel, Anouk Aimée...

Michel Strogoff (Carmine Gallone, 1956).
Allez, les tartares finirent en steak face au tsar système, comme prévu ! Non, sérieusement, ceci est une adaptation très fidèle (un peu rapide, 1h50) de Jules Verne, bien que les spécialistes lui préfèrent celle de Jacques de Baroncelli, dans les années 30 (pas vu). De l'aventure, de vilains méchants, des paysages somptueux et une jolie romance ... Que demande le peuple ?
Carmine Gallone, spécialiste du péplum et du film d'opéra a tourné un peu tout et n'importe quoi (même un Don Camillo). Ce n'est pas un manchot et donc un bon choix pour ce Michel Strogoff.

Ca commence à Vera Cruz (The big steal, Don Siegel, 1949).
De la Série B comme on l'aime, pétaradante, ironique, rapide... Avec un Mexique d'opérette pour décor, quelques bagarres musclées, une poursuite en voiture d'anthologie et, last but not least, un Mitchum aussi nonchalant que viril.

La pointe courte (Agnès Varda, 1955).
C'est émouvant les premières fois. Premier long métrage de Varda, premier rôle pour Noiret (et aussi un certain Resnais au montage). Film précurseur de la Nouvelle vague, qui reste assez atypique dans sa construction. S'y mélangent des scènes d'un couple en plein doute (dialogue intellectuel et préoccupations de petit bourgeois) et la description du quotidien des pêcheurs de la région de Sète (peinture sociale entre Pagnol et Rossellini). Le liant entre les deux aspects est assez difficile à saisir mais il y a quelques cadrages stupéfiants de beauté (on dirait parfois du Cocteau). Un film agaçant et séduisant.








24/01/2010
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