Moisson de vieux films (Janvier/5)

Pueblerina (Emilio Fernandez, 1949).
Faute de moyens, Emilio Fernandez, alors au faîte de sa gloire au sein du cinéma mexicain, se concentra sur les dialogues et la psychologie dans ce mélodrame qui ressemble à une tragédie grecque. Plus dépouillé que ses oeuvres les plus réputées (Le filet, Maria Candelaria, Fleur sauvage, ...), le film, sur une trame simple de vengeance devient une sorte d'épure magnifiée par le travail de la photographie du génial Gabriel Figueroa.

Gelosia (Pietro Germi, 1953).
Ce drame rural ne fait partie des grands films de Pietro Germi. La fadeur de son intrigue, malgré son aspect social, et sa mise en scène d'une grande platitude expliquent qu'il n'est jamais sorti sur les écrans français.


Je la connaissais bien (Io la conescevo bene, Antonio Pietrangeli, 1965).
Eternel oublié des anthologies du cinéma italien, Antonio Pietrangeli a eu tout au long de sa (courte) carrière pour sujet principal la condition des femmes. Je la connaissais bien, sous des dehors futiles, est le portrait poignant d'une jeune femme (adorable Stefania Sandrelli) qui se heurte à l'indifférence du monde et à la lubricité des hommes. Ce n'est pas du niveau d'un Antonioni, Fellini ou Zurlini, mais c'est un excellent film où Brialy, Tognazzi, Manfredi ... apparaissent brièvement. Scola a co-signé le scénario

Les pirates de la mode (Fashions of 1934, William Dieterle, 1934).
Avant de s'intéresser à la vie des grands hommes (Zola, Pasteur, Juarez), Dieterle tourna un nombre imposant de comédies guillerettes dans la première moitié des années 30 (5 rien qu'en 1934). Des films destinés à faire oublier aux américains les vicissitudes de l'époque de la Grande Dépression et qui remplissent leur office parfaitement. Rythme effréné, script délicieusement amoral, petite romance, ici dans le monde de la mode parisienne. Bette Davis, blonde platine, n'a strictement rien à faire mais elle le fait bien.

Une fille formidable (Ci troviamo in galleria, Mauro Bolognini, 1953).
Je n'ai pas d'atomes crochus avec le cinéma de Bolognini, que je trouve en général assez insipide et ennuyeux (Les garçons et Le bel Antonio ne sont pas si mal malgré tout). Patrick Brion, l'homme du Cinéma de minuit, l'adore, d'où ce nouveau cycle qu'il lui consacre sur plusieurs semaines, avec des films assez rares, il faut être honnête. A commencer par Une fille formidable, son tout premier film, de commande cela va sans dire, qui se veut comédie, en partie musicale. C'est assez pitoyable, en vérité, et seuls les inconditionnels de la Loren (19 ans), s'amuseront à la découvrir, dans un rôle d'appoint, où elle ne fait guère d'étincelles, hormis le choc de la voir en rousse. Ca promet pour la suite du cycle.

L'inspiratrice magnifique (Magnificent Doll, Frank Borzage, 1946).
Le titre français du film a varié selon les époques. La traduction littérale, La poupée magnifique, ne correspondant en rien à son sujet, le portrait de Dolly Payne, future Dolly Madison, considérée comme la véritable première "première dame des Etats-Unis", au début du XIXème siècle. Il est de bon ton de considérer la production de Borzage d'après 1940, largement inférieure à ses brillants films des années 20 et 30. C'est vrai en grande partie, et cette Magnificent Doll, malgré des qualités certaines de narration, n'en a pas la flamme et la vivacité. Intéressant tout de même, parce qu'il s'agit d'un film hybride, à la fois historico/politique et romantique qui, outre Ginger Rogers dans un registre dramatique, permet de retrouver un David Niven superbe dans un rôle très noir de traître à la démocratie américaine. Il campe Aaaron Burr, vice-président de Jefferson qui fut accusé d'avoir tenté de conspirer contre le président, avant d'être finalement acquitté. Le film est bien mis en scène, avec des dialogues spirituels, mais il lui manque un véritable souffle romanesque.



30/01/2010
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