Moisson de vieux films (Octobre/4)


Sous les ponts (Unter den Brücken, Helmut Käutner, 1945)
L'un des tous derniers films tournés en Allemagne sous le régime nazi. Il ne put d'ailleurs être présenté en salles, Berlin livrant sa dernière bataille. Le film n'est en rien un film de propagande, il se veut intemporel, décrivant la vie et l'amitié de deux conducteurs de péniche. Une femme mystérieuse viendra mettre fin à leur belle entente, ou pas. Artiste du noir et blanc, réussit à réaliser un film poétique, en dépit d'un scénario assez faible. Une prouesse, quand on sait que le tournage s'est déroulé alors que les combats faisaient rage à proximité. C'est l'occasion de voir Berlin avant que la ville ne soit en grande partie détruite.

Ainsi va l'amour (Minnie and Moskowitz, John Cassavetes, 1971)
Un beatnik vieillissant et gardien de parking rencontre une blonde sophistiquée travaillant au Muséum. Tout les sépare, sauf leur solitude et leur maladresse. Alors, ils finiront par s'aimer.
Bon, on est chez Cassavetes, donc ce n'est pas un long fleuve tranquille. On discute beaucoup dans les bars et les restaurants. On se met en colère pour un oui ou pour un non. On s'embrasse puis on se tabasse. Eprouvant ! En fin de compte, Gena Rowlands n'y est pas pour rien, le film a un certain charme buriné. A condition d'accepter que l'amour et la rage soient deux sentiments voisins.

Casanova 70 (Mario Monicelli, 1965)
Un petit Monicelli, sans la sauce piquante ou politique qui a fait ses meilleurs films. Ici, le sujet est plutôt du ressort d'un Risi. Soit un bellâtre (Mastroianni, parfait) qui ne peut parvenir à ses fins avec la gent féminine que s'il y a un fort danger (mari cocu, par exemple) à proximité. Sinon, c'est la peine sèche et l'humiliation. Cette comédie un peu leste, reste prude et bien sérieuse, consistant en une suite de sketches plus ou moins convaincants. Ce n'est plus Casanova, c'est Mamie Nova.

Règlement de comptes à O.K. Corral (Gunfight at the O.K. Corral, John Sturges, 1957)
Wyatt Earp, shériff de la légende de l'ouest. On ne compte plus les films où il apparait. John Sturges montre son savoir-faire, mais aussi ses limites. L'action aurait mérité d'être resserrée. La mise en scène manque d'énergie. L'affrontement final tient ses promesses, mais c'est le duo Lancaster/Douglas qui tient le baraque. Solidement.


L'inconnu de Las Vegas (Ocean's eleven, Lewis Milestone, 1960)
Il est impossible de ne pas comparer l'original avec son remake par Soderbergh, 40 ans plus tard. Exercice un peu vain, l'esprit est le même, mais la deuxième version a bénéficié de moyens tout autres et d'un metteur en scène bien au-dessus d'un Milestone, qui se contente d'assurer le minimum syndical. Quant à comparer la coolitude du Rat Pack (Dean Martin, Frank Sinatra, Sammy Davis Jr, etc.) à celle des Clooney, Pitt et consorts, là encore, c'est sans intérêt. D'un côté un film des années 60, divertissant et classe ; de l'autre un film des années 2000, brillant et très classe (ses deux suites ne sont pas au même niveau, hélas).




30/10/2010
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