Orane Demazis (1894-1991)
Orane Demazis naît Henriette Burgard, le 18 septembre 1894, à Oran.
Elle est admise au conservatoire d’art dramatique de Paris en 1919,
avant d’être engagée au théâtre de l’Atelier. En 1928, Marcel Pagnol
l’engage pour sa pièce «Jazz». Puis il l’impose, comme
partenaire de Raimu,
dans «Marius» (1929) qu’il transpose à l’écran deux ans plus tard. En
1932, Yves Allégret réalise l’adaptation de «Fanny», et l'année
suivante, la comédienne tourne «Les Misérables» de
Victor Hugo. Mais l’année 1933, c’est aussi
celle de la naissance de Jean-Pierre, le fils d'Orane Demazis et Marcel
Pagnol.
Ce dernier adapte Jean
Giono avec «Angèle» (1934) puis «Regain» (1937). Entre temps, il
termine avec «César»
(1936) ce que l’on nomme désormais sa trilogie. La période d’intense
création artistique entre Orane et Marcel prend fin en 1937, avec «Le
Schpountz». Orane Demazis,
qui a du prendre l’accent du Midi pour incarner, depuis 1931, les
héroïnes d’un univers provençal en celluloïd, doit continuer à jouer
dans le même
registre (« Le moulin dans le soleil» en 1938). Pendant l’occupation,
la comédienne ne tourne qu’un seul
film, «Le Mistral» (1942). Elle retrouve les planches et reprend
«Marius», toujours avec Raimu.
Après la guerre, elle se consacre essentiellement à l’art dramatique.
Elle ne fait plus que quelques apparitions à l’écran, pour des rôles
secondaires, notamment Le fantôme de la liberté de Bunuel et Souvenirs
d'en France de Téchiné. Elle tourne son dernier film
en 1979 et un ultime téléfilm, «La naissance du jour» en 1980. Puis la
comédienne se retire totalement du monde du spectacle et vit
tranquillement ses dernières années dans sa résidence de
Boulogne-Billancourt. Elle décède le jour de Noël 1991, presque
centenaire.