Pas recommandé par l'Office de tourisme philippin (Kinatay)
Brillante Mendoza a tourné 9 films en 5 ans (John John était déjà son
quatrième) et il semble bien que son ambition soit d'être présent dans
les grands festivals parce que ce n'est pas localement qu'il risque de
faire recette avec une vision sociale de son pays qui a peu de chances
d'être sponsorisé par l'office de tourisme philippin. Après un Tirador
(sorti en DVD), ennuyeux à mourir, Kinatay reprend ce qu'on peut déjà
appeler des recettes : plongée documentariste dans les rues de Manille,
images quotidiennes des quartiers populaires... C'est un domaine dans
lequel Mendoza est plutôt doué mais Kinatay n'apporte rien de neuf.
Pendant la dernière partie, une bande de mafieux tue, démembre et
disperse les restes d'une pauvre prostituée. Ce n'est pas gore, ce
n'est qu'un ressort dramatique, et cela fait de nous des voyeurs.
Personnellement, je ne trouve pas ça abominable (on en a vu d'autres
depuis Salo) mais simplement sans intérêt d'autant que l'image est
particulièrement sale et la mise en scène inexistante. Le meilleur film
philippin que je connaisse reste L'éveil de Maximo Oliveros (2005) d'un
certain Aureus Solito qui a, depuis, tourné trois autres films, tous
inédits en France, hélas.