Pas si méchant que cela (Le vilain)
Le cinéma de Dupontel fait un peu tache dans le paysage français, transgressif, politiquement incorrect et comme bricolé dans une décharge municipale. Le vilain peut être considéré comme son film le moins cartoonesque, le plus moral sans doute, avec des moments très statiques auxquels le cinéaste survolté ne nous avait pas habitués. Le scénario, linéaire, n'est pas spécialement original et le duel Frot/Dupontel ne tient pas toutes ses promesses. Les deux acteurs, comme toute la distribution, surjoue en permanence, ce qui est rapidement lassant. Moins anarchiste que dans ses films précédents (le début de l'assagissement ?), Dupontel livre un film instable, parfois traversé de moments de folie pure, qui ressemble à une BD bien rythmée mais en définitive inoffensive et en partie gratuite. Pas si méchant que cela, en fin de compte.
