Porté par une rage juvénile (Terrain vague)

Terrain vague, dont la première mouture date de 1987, avait été refusée par tous les éditeurs italiens. Vingt ans plus tard, tout auréolé du succès de Chaos calme, Sandro Veronesi a revisité son premier roman, qui risque fort de surprendre, voire d'indisposer les lecteurs de son précédent livre. Rien de commun, en effet, entre la maîtrise formelle de ce dernier et la rage juvénile de ce Terrain vague qui rappelle non seulement le cinéma de Pasolini mais aussi Los Olvidados de Bunuel. Sa principale qualité est son pouvoir d'évocation, Veronesi étant définitivement un écrivain visuel, dont les images, très fortes, s'impriment de façon quasi cinématographique. Ses personnages, que ce soient les jeunes délinquants des bidonvilles, ou le Père Spartacus, avec sa folie religieuse, sont dessinés à l'encre de Chine, et deviennent des personnages difficiles à oublier. Construit de manière maligne, avec ses deux intrigues parallèles, Terrain vague conquiert par sa crudité et sa violence là où Chaos calme s'imposait par l'assurance d'un style brillant et matois. Troublant, en tous cas, de lire un livre qui est autant le dernier de Veronesi, que son ... premier.







29/03/2010
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