Prisonniers de leur amour (Les mains libres)

Les mains libres est le film français le plus singulier et le plus personnel de ce premier semestre. Brigitte Sy y raconte dans une histoire autobiographique pudique et troublante son amour pour un détenu et y décrit l'univers carcéral avec un ton difficile à décrire, fait de douceur et de rugosité. Le regard d'une amoureuse ? Celle d'une documentariste, aussi, passionnée par la psychologie de ces hommes derrière les barreaux. Elle qui dit ne pas aimer la fiction est pourtant douée pour filmer l'extérieur de la prison, la vie de tous les jours, les amitiés sans paroles, s'autorisant des scènes proches de la comédie. Le va et vient entre le dedans et le dehors donne au film son dynamisme, compensant une mise en scène parfois statique et répétitive au sein de la prison. Mais cette apparente langueur participe de l'étrangeté des Mains libres, notamment quand les taulards se prennent au jeu du cinéma, alors qu'ils "interprètent" leur propre rôle, dans une mise en abyme assez vertigineuse. Le film prend alors des allures d'oeuvre expérimentale, théâtralisée et épurée. Pour nous faire croire aux deux personnages de cet amour impossible, il fallait des interprètes remarquables. Ronit Elkabetz (comme d'habitude, serait-on tenté de dire) et Carlo Brandt sont exceptionnels de bout en bout.





19/06/2010
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres