Frères à la dérive (Submarino)

Perdu depuis quelque temps dans des productions américaines insipides (Dear Wendy, It's all about love), Thomas Vinterberg est revenu tourner au Danemark. Après un tour de chauffe peu convaincant (Un homme retourne chez lui, pas sorti en salles chez nous), Submarino nous redonne espoir dans un cinéaste qui a quand même réalisé Festen dans un passé pas si lointain. Pourtant, la première partie du film a tout du mélodrame sordide, noir comme la suie, avec trauma d'enfance et dérive inexorable de deux frères, qui dans l'alcool, qui dans la drogue. Tout change avec un flashback inattendu, quasi incompréhensible à son entame, qui annonce peu à peu comme un semblant d'éclaircie dans ces existences vouées à la tragédie. Ce n'est pas grand chose, pas même synonyme d'espoir, mais le basculement est tel qu'il fait prendre conscience de l'intelligence du scénario et de la qualité de la mise en scène, d'une sobriété exemplaire. En même temps, Vinterberg assume le caractère sacrificiel de son histoire et ne recule pas devant un dénouement forcément fatal et terrible. Mais, paradoxe, la lueur qui trouait ce brouillard opaque semble alors gagner en force. Dans ce bloc de souffrances partagées, il y aurait sans doute la place pour un peu de tendresse, symbolisée par la paternité. Est-ce une vision trop optimiste des choses ? Peut-être, ou peut-être pas. En tous cas, on en a sacrément besoin, au moins autant que les personnages déchus de Submarino.




02/09/2010
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