Pyrotechnie chinoise (Les 3 royaumes)
Devant Les trois royaumes, le cinéphile est confronté à un dilemme : doit-il se contenter du condensé de 2h25 diffusé en salles ou bien se procurer l'intégralité du film (4h40), via les DVD Zone 1 disponibles ? Une fois l'option choisie (la deuxième), reste à analyser les sentiments contradictoires qui animent à la vision de cet opus (pour une fois, le terme signifie quelque chose) monstrueux et shakespearien. John Woo se positionne manifestement comme le monsieur plus du cinéma épique chinois, certains diront, non sans justesse, le monsieur trop ! Trop de mouvements de caméra épileptiques (ce n'est plus un film, c'est un gigantesque clip, voire un jeu vidéo), trop d'anachronismes, trop d'hémoglobine, trop de ralentis et d'effets de style... Pourtant, ces défauts participent à l'édification d'une oeuvre dont la puissance visuelle est digne des meilleurs pyrotechnies. Bizarrement, ce sont les scènes intimistes, celles qui évoquent la stratégie militaire, notamment, qui suscitent le plus d'intérêt alors que les batailles, saturées d'images de synthèse, paraissent bien longues. Honnêtement, 4h40, ce n'est pas trop pour prendre la (dé)mesure de cette méga production bancale mais fascinante jusque dans ses excès.
