Cinéphile doux

- Attends, tu es allé voir L'âge de raison ? Je rêve là !
- Et, pourquoi pas ? J'avais un petit faible pour Jeux d'enfants, le précédent film de Yann Samuell, sa naïveté, sa fraicheur, son côté ludique.
- Tu as lu les critiques ?
- Je m'en fous. Le cinéma, c'est une affaire de désir. Et puis, même dans des films moyens, je trouve toujours des trucs qui me parlent.
- Et là, c'était quoi ?
- La question centrale : qu'as-tu fait de tes rêves d'enfant ?
- Tu parles d'un sujet ! Traité à l'eau de rose et cousu de fil de blanc, non ?
- Un peu, tu n'as pas tort. Et le scénario est assez mal fichu, ça part pas mal en quenouille. Dans un sens, c'est ce qui me l'a rendu sympathique, le film.
- Y'a pas un côté Amélie Poulain cheap ?
- Pas trouvé, non. Faut pas être toujours dans les références, c'est gonflant à la fin.
- Je croyais que tu n'aimais pas Sophie Marceau ?
- Jamais dis ça ! Je trouve que ses choix de cinéma ne sont pas toujours à la hauteur, mais bon. Là, elle est épatante.
- Tu vas quand même pas me dire que c'est le film de l'année ?
- Non, ce n'est qu'une mignardise. Un truc sentimental pour midinettes sur le retour.
- Comme toi ?
- A mes heures. J'assume, moi.
- Bon, eh bien, je crois que tu es mûr pour aller voir Le café du pont. Jamais vu une critique aussi désastreuse.
- Un film de Manuel Poirier, tu as raison, j'y cours.
- Indécrottable !