Quiproquos en série (De vrais mensonges)
Sans être le meilleur film de Salvadori, loin de
là, par manque de spontanéité dira t-on et excès d'écriture, De vrais
mensonges reste malgré tout cent coudées au-dessus de la moyenne des
comédies à la française. Avec ses quiproquos en série, la mécanique est
bien huilée et conduite de main de maître même si, c'est la règle du
genre et son plaisir coupable, son dénouement est cousu d'un joli fil
rose. Du charme, de l'élégance, de la vivacité, une petite dose de
cynisme pour faire bon poids, l'affaire est rondement menée et procure
une euphorie raisonnable, de quoi se sentir bien avec des personnages
soumis aux aléas du coeur et de la déraison. Les acteurs sont à la
hauteur : Tautou est bonne, Baye très bonne et Bouajila, très, très bon :
un trio infernal qui pousse le vaudeville dans ses retranchements,
jusqu'à lui faire crier grâce. Que peut demander de plus la foule
sentimentale ?