Récolte de vieux films (Février/3)


Star ! (Robert Wise, 1968)
Biopic de la célèbre (pour les anglais) étoile du théâtre et du music-hall de la première moitié du XXe siècle : Gertrude Lawrence. Trop long et bavard (près de 3 heures), le film est en revanche parfaitement réussie dans sa partie comédie musicale, décors somptueux et spectacle total. Concernant la vie privée de Gertrude, rien de bien palpitant, le plus intéressant étant sa longue et indéfectible amitié avec le célèbre (et pas que pour les anglais) Noël Coward. Julie Andrews est de toute les scènes, assez remarquable même si on est peu amateur de son jeu, en règle générale.

Goha (Jacques Baratier, 1958)
Le premier long-métrage de Baratier, tourné en Tunisie, est un conte oriental singulier dont la douceur n'est qu'apparence. Omar Sharif, tout jeune, y campe un homme simple, dont les meilleurs amis sont un joueur de luth aveugle et un âne docile. Et on peut apercevoir les 19 ans potelés d'une certaine Claudia Cardinale.

Pays de cocagne (Pierre Etaix, 1969)
Après quatre longs-métrage de fiction, Etaix s'attaque au documentaire. Un an après mai 68, et après l'élection de Pompidou, il suit la tournée d'été d'Europe 1 et capte sur le vif l'opinion des français sur tous les sujets d'actualité (l'homme sur la lune, l'érotisme, la publicité ...). Le film est boudé par le public et démoli par la critique qui ne comprend pas cette satire de la société de consommation et des loisirs. Vu aujourd'hui, il frappe par son agressivité excessive sur la beauferie de la France profonde, son mauvais goût et sa profonde bétise. Ce film misanthrope et au cynisme galopant met mal à l'aise. Il marque aussi la fin de Pierre Etaix, en tant que réalisateur, et l'oubli progressif qui s'ensuivit. La réédition récente de ses films, en salles, puis en DVD a réparé l'injustice. Ses courts-métrages sont formidables, ses longs plus inégaux, mais Yoyo et le soupirant, par exemple, valent la peine d'être vus.

Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil, 1962)
Une sorte d'Ocean's eleven à la française, avec un beau final qui rappelle celui de L'ultime razzia de Kubrick. Du cinéma solide, bien charpenté, rehaussé par la langue verte de Simonin et Audiard. La première rencontre de Gabin et Delon tient ses promesses. Reste que Verneuil n'est pas Melville et que le film ne s'élève pas au-dessus du seuil du bon divertissement. Ce qui n'est déjà pas si mal.


L'assassinat du Père Noël (Christian-Jaque, 1941)
Cette adaptation d'un roman de Pierre Véry est le premier film produit par la Continental, firme allemande dont l'objectif était de financer des oeuvres 100% françaises, sans propagande allemande (mais avec le droit d'intervenir au cas où le film ne correspondrait pas au cahier des charges). Plusieurs livres passionnants ont décrit ce système ambigu qui a perduré pendante toute l'Occupation. Il s'agit ici d'un récit policier déguisé en conte de fées un tantinet macabre, à moins que cela ne sot l'inverse. Christian-Jaque essaie d'installer un climat poético-fantastique, mais n'y parvient pas tout à fait. L'interprétation est aux petits oignons : Harry Baur, Renée Faure, Raymond Rouleau, Robert Le Vigan, Fernand Ledoux..., et même Bernard Blier, dans un rôle minuscule. Que du lourd et du talentueux.






22/02/2011
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