Sale temps pour la CIA
Il était prévisible qu'après le brillant "Mon nom est Tsotsi", le sud africain Gavin Hood ait succombé derechef aux sirènes hollywoodiennes. Tout aussi peu étonnant est le fait que le cinéaste ait perdu en chemin la plupart des qualités qui en faisaient un auteur. Sauf une, essentielle : l'efficacité. "Détention secrète" remplit son cahier des charges en matière d'action et de suspense psychologique, c'est une évidence. Sur le fond, en revanche, le bât blesse et pas qu'un peu. Ce qui devrait être le sujet de fond -les exactions commises par une démocratie telle que les Etats Unis et la CIA avec pour légitimité la chasse au terrorisme- est noyé sous de multiples intrigues parallèles, certaines inutiles, d'autres franchement complaisantes (la détresse de la femme de l'accusé ) sans parler d'un happy end calamiteux. Ambigu, manichéen, tortueux, le film perd de sa crédibilité et ne va pas jusqu'au bout de ses convictions. Dommage.