Saynètes de la vie conjugale (Everyone else)
Jeune cinéma allemand, suite. Robert Thalheim (Et
puis les touristes) et Christian Petzold (Jerichow) ont plus d'un point
commun avec Maren Ade, réalisatrice de 36 ans, qui signe avec Everyone
else, un deuxième long-métrage qui a fait une jolie moisson de
récompenses dans les festivals. Cette histoire dépressive d'un couple en
déconstruction progressive est paradoxalement très bavarde alors
qu'elle a peu à dire. Dialogues d'une grande banalité autour de l'usure
de la vie à deux, colères vite jugulées, retrouvailles sur l'oreiller :
c'est long, 2 heures, en la (presque) seule compagnie de deux êtres qui
semblent être ensemble sans avoir quoi que ce soit à partager. Rien de
saillant dans ce récit qui s'étire sous le soleil sarde dans l'oisiveté
de ce duo bourgeois/bohème, plus sûrement irrésolu que déterminé à faire
quelque chose de sa vie. L'ennuie les guette et finit par les gagner.
Le pauvre spectateur, lui, a depuis longtemps cédé au refuge du grand
sommeil. Sinon, les deux acteurs principaux ne sont pas mauvais, moins
mous que ne l'est ce scénario que certains ont osé qualifier de
bergmanien. Saynètes de la vie conjugale, oui !